Caractérisation des réservoirs du VIH pour préparer les futurs essais thérapeutiques visant la rémission

Malgré l’efficacité des traitements antirétroviraux actuels, la persistance du génome du Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) dans les cellules réservoirs constitue l’obstacle majeur à l’éradication du virus. Le groupe de Véronique Avettand-Fenoel travaille sur la caractérisation des réservoirs du VIH et de son homologue simien, le SIV, au niveau moléculaire, cellulaire et tissulaire ; de la pathogénie aux études cliniques.

Ce groupe a notamment caractérisé la contribution des différentes formes d'ADN du VIH et la dynamique de la quasi-espèce virale archivée à divers stades cliniques (Trémeaux et al. 2019, Avettand-Fenoel et al. 2019, Hocqueloux et al. 2019, Avettand-Fenoel et al 2021, Trémeaux et al. 2023).

Véronique Avettand-Fenoël est responsable du suivi virologique de plusieurs cohortes nationales ANRS MIE de personnes vivant avec le VIH (cohorte PRIMO, cohorte CODEX : contrôleurs naturels sans traitement antirétroviral ; et contrôleurs post-traitement = VISCONTI = en rémission). Le groupe participe à plusieurs études et essais cliniques nationaux et européens, notamment développés dans le cadre du consortium RHIVIERA, visant soit à caractériser les réservoirs du VIH chez les personnes infectées et les modèles animaux, soit à cibler ces réservoirs.

(i) Un des objectifs est de déterminer la cartographie des réservoirs tissulaires chez l'homme, en relation avec les paramètres pharmacocinétiques de diffusion des antirétroviraux dans les différents compartiments.

(ii) Un autre objectif poursuivi dans l'étude P-VISCONTI (modèle expérimental chez le macaque du contrôle post-traitement) est d'explorer un panel étendu de tissus, avec des approches phylodynamiques ; de rechercher la contribution potentielle des facteurs viraux au contrôle de l'infection après interruption du traitement et de rechercher des facteurs prédictifs de rémission.

(iii) Ces deux points seront également étudiés chez l'homme dans deux contextes. Le premier concerne les personnes traitées depuis la primo-infection et porteurs d'un génotype HLA spécifique, pouvant être lié à une réponse NK efficace (essai ANRS RHIVIERA 01). La seconde concerne les participants d’un essai évaluant une thérapie antirétrovirale associée à des anticorps largement neutralisants depuis la primo-infection (essai ANRS RHIVIERA02).

(iv) Enfin, le groupe explorera les réservoirs de VIH chez les enfants et les adolescents infectés par transmission mère-enfant (étude ANRS CLEAC - contexte français, et étude ANRS PEDIACAM - Cameroun). Ces individus peuvent également être de bons candidats pour les essais de rémission lorsqu'ils ont reçu un traitement précoce.

L'objectif global de ces différentes études est de mieux caractériser les réservoirs du VIH et d'identifier des biomarqueurs prédictifs de rémission, afin de préparer les futurs essais ciblant ces réservoirs pour obtenir une rémission / éradication du VIH sans traitement antirétroviral.